Est-il possible que seules les choses que l’on aime soient justes et que toutes les autres soient fausses ?

[...] Ma pratique s’est développée régulièrement, tout au long du deuxième et du troisième mois de la retraite des pluies. Au début du deuxième mois, certaines choses se sont produites qui semblaient très positives – en fait, elles ne l’étaient qu’en partie. J’ai remarqué que, parfois, je me sentais bien et, d’autres fois, je me sentais mal.Alors je me suis demandé : « Pourquoi y a-t-il toujours ces états de bien et de mal ? » À force de me poser la question, j’ai compris que, si on souhaite que les choses se passent d’une certaine manière, on les juge « bonnes » et, dans le cas contraire, on les dit « mauvaises ». Est-il possible que seules les choses que l’on aime soient justes et que toutes les autres soient fausses ? Je me suis posé ces questions et j’ai regardé au fond de moi pour savoir ce qu’était vraiment le désir. La façon dont s’expriment les désirs est caractérisée par ces ressentis de « bon » et de « mauvais ». Ce sont donc eux qui donnent naissance au désir. J’en ai donc conclu : « Pourquoi se préoccuper de ces ressentis ? On devrait plutôt s’engager à ne pas du tout s’y intéresser. La seule chose dans laquelle on devrait s’investir, c’est la pratique qui consiste à simplement être présent et conscient en toutes circonstances. Telle est la devise que j’ai soutenue et appliquée sans cesse.

Ajahn Liem